Femme, bien foutue, valable encore trois ans avant la ménopause

Publié le par Lupatria

Je me souviens encore, malgré mon dégoût pour les souvenirs, du moment ou ma mère s'est assise sur sa chaise pour appeler sa sœur à l'étranger. Elle était ménopausée.

Dans les années qui ont suivi, parce que j'ai dû me coltiner sa ménopause et ses larmoiements incessants, j'ai presque eu l'impression de vivre ce pas majeur dans la vie d'une femme moi-même.

La ménopause est cette période ou la femme n'aura plus d'enfant, finito. Sur le marché de la fécondité elle est complètement out. Elle est obsolète. 

Oh ça ne veut pas dire qu'elle n'est pas désirable, ça ne veut pas dire qu'elle n'est pas belle. Ça ne veut pas dire qu'elle n'a pas de belles fesses. 

Ça ne veut pas dire non plus que toutes les femmes fêtent leur ménopause par une longue dépression et des séances de psychothérapie auprès de ses proches ennuyés. J'imagine, pourquoi pas, qu'il y a des femmes qui n'en ont strictement rien à foutre.

Mais il y a cette espèce de date de péremption qui plane au dessus de nos têtes, qui nous dit qu'il faut passer le flambeau, et peut-être même vaguement nous rappelle la flétrissure voir la mort. Que notre temps est révolu, notre jeunesse passée et les millions de possibilités qui s'ouvraient à nous avec le pouvoir de la jeunesse disparues dans le néant.

Cet réflexion m'est inspirée de la dernière non polémique en date, qui pourtant à y regarder de plus près, semble bien plus profonde et plus intéressante qu'il n'y parait. C'était d'ailleurs un sujet sur lequel je ne m'étais jamais penchée et qui me procure avec délectation une source de réflexions nouvelles (en attendant de finir mon dossier sur le nucléaire).

Le coupable? Lundi 7 janvier, Yann MOIX, que je n'aimais pas déjà avant cette polémique, un vague essayiste, de gauche pour la posture de rien du tout pour les actions, se fait interviewer par Marie Claire, le journal scientifique de référence, et au détour d'une question il lâche une petite bombe que Marie Claire s'empresse de relayer, friande du buzz imparable que ces réponses vont provoquer. Et ça a marché.

Mais que dit-il?

 

"Je ne suis pas capable d'aimer une femme de 50 ans, je préfère une jeune"

"et j'aime les asiatiques" (j'y reviendrai plus tard)

Horreur et damnation.

Yann MOIX a lâché l'idée qui fâche, nous les femmes avons une date de péremption et les hommes y sont sensibles! Quelle abomination!

Les féministes, qui détestent en masse cet abruti de Yann MOIX se sentent insultées par l'aveu. Et fondent sur lui avec la rapidité moralisatrice qui les caractérise. Tout d'un coup le fait que Yann MOIX ne bande pas pour les vieilles est une idée détestable.

Indubitablement l'aveu l'est, car les féministes, si promptes à défendre "mon corps, mon choix", sont aussi les premières à dire aux hommes « ton corps, mon choix » après tout, le corps de l’homme est à disposition de la collectivité depuis la nuit des temps, a se sacrifier pour protéger le clan, ou le pays. 

Vexées, elles pointent du doigt le bonhomme. "Tu devrais avoir honte de ne pas aimer les femmes de 50 ans!"

Risible.

"Femme, tu devrais avoir honte de ne pas aimer les hommes de ton âge/plus vieux/moins vieux »

Mais qui a dit que nos culs devaient être  sexuellement disponibles à la moralité féministe? Et d'ou le pénis de Yann Moix doit-il se soumettre aux injonctions féministes?

Je me souviens d'il y a quelques semaines. Un "journal" Qatar avait sorti sur internet: "Les parisiens ne couchent qu'avec les parisiens"

Levée de bouclier outrés, à juste raison:"Mais enfin les parisiens couchent avec qui ils veulent! On ne va pas coucher avec des wesh-wesh du 93 pour faire plaisir au Qatar!

Idem lorsque l'on a accusé les hommes de ne pas vouloir coucher avec les grosses. "C'est de la grossophobie"

Idem lorsque l'on a accusé les gens de ne pas être attirés par les transexuels. "C'est de la transphobie"

Quelle horreur de se voir constamment matraqués par le sacro saint matriarcat ambiant qui veut que l'on fasse ce qu'il dit sans qu'il le fasse lui-même tout en nous dictant nos préférences sexuelles.

Tellement, tellement choquées qu'elles se sont empressées de poster sur la toile une photo de leur cul de 50 ans, même pas extrêmement beau, pour démontrer qu'elles étaient encore baisables. Était-ce un appel de phare d'ailleurs?

En cœur, toutes se sont unies pour le pointer du doigt et l’assommer d'insultes. "Vilain zizi!" alors que, ah et mazette, nous savons bien au fond que l'âge est notre ennemi, et nous le rappeler est digne d'une peine de mort.

Je le dis haut et fort, je n'ai aucun désir sexuel à coucher avec un nain. Je suis donc très probablement nain-ophobe.

Je n'ai d'ailleurs aucune attirance érotique pour les poissons rouges, ni les poignées de porte.

Pas plus que je n'en ai pour les hommes plus jeunes que moi. 

Peut-être une amitié indéfectible envers mon vibro, toujours là pour moi, allez à la limite.

D'ailleurs à y penser, c'est pour cela qu'on dit bien à un jeune homme qui nous demande notre âge "mais enfin, on ne demande pas l'âge d'une femme, ça ne se fait pas". Une expression que j'ai commencé à entendre depuis quelques années et qui me rappelle que moi aussi, je vieillis, du haut de mes presque 40 ans.

Notre susceptibilité sur notre âge est lié à la procréation. Ainsi que notre susceptibilité sur notre désirabilité.

Notre désirabilité nous assure. Que ce soit un toit, un partenaire, des finances, des promos dans le magasin du coin. 

Bien sur il y a des exceptions. Des femmes qui préfèrent les jeunes, des femmes qui préfèrent les gros. Ce n'est juste pas la tendance de fond. Nous aimons tous la jeunesse et la beauté, et nous rêvons tous de la prolonger le plus longtemps possible, nous rappeler qu'elle est derrière nous est un crime de lèse-majesté.

Parce que quand le désir s'émousse, et l'amour qui va avec, le partenaire peut choisir de le raviver auprès de quelqu'un d'autre. Et il arrive souvent que lorsque la jeunesse d'une femme passe, même doucement, ce soit ça qu'il arrive.

D'ailleurs le démon de midi en est la conséquence. L'âge, la désirabilité.

et pour la femme potentiellement des conséquences, pour sa maison, ses enfants.

Il est normal que les femmes détestent cette horloge qui pèse sur elles, à faire un enfant pas trop tard, mais à vieillir le plus lentement possible. Alors que les hommes peuvent potentiellement se reproduire jusqu'à la fin de leur vie, nos fonctions biologiques à nous pauvres femelles s'affadissent, se détériorent. Et notre valeur, et donc le danger pour nous d'être laissées sans mâle pour nous protéger des dangers potentiels au milieu de la savane - pardon c'est vrai que depuis nous avons eu des villes et la technologie.

Le théâtre de la vie est un théâtre tragique.

Pour finir sur cette partie de ma réflexion, j'aimerais mettre en lien pour les anglophones une étude assez intéressante sur le vieillissement et le choix du partenaire sexuel à ce sujet 1.

Les femmes vont en moyenne être attirées par les hommes plus vieux (plus expérimentés) selon une courbe qui suit leur propre courbe d'âge. Les hommes aussi, tout pareil, sauf que, hé hé ils se réservent une case pour les partenaires jeunes. 

 

Quand aux accusations de racialisme, du fait que Yann MOIX aime les asiatiques, j'en rigole.

Je connais des mecs qui sont attirés par les asiatiques, beaucoup même. Et à regarder les applications de rencontre, la réalité est qu'elles ont la côte. Sans parler que les applications de rencontre laissent entrevoir le marché sexuel. Lorsqu’il s’agit de se reproduire nous sommes racistes, validités, classistes, grossophobes, nain-iPhones. Quand aux asiatiques, pourquoi elles attirent plus? Mon idée, qui n'est pour le coup appuyée par *aucune* étude scientifique, me dit qu'elles semblent moins enragées que nos affreuses féministes de base des autres ethnies. Non pas qu'il n'y ait pas de féministe asiatique, mais que peut-être l'idée qu'elles soient moins chiantes et azimutées que la femme européenne joue. je n'ai pas envie à cette heure-ci du matin, après une énième nuit blanche, de me pencher sur la question plus en détail.

 

 

Pour aller plus loin:

https://www.francetvinfo.fr/societe/je-n-ai-pas-a-repondre-au-tribunal-du-gout-yann-moix-se-defend-apres-des-propos-polemiques-sur-les-femmes_3134117.html

 

1https://journals.sagepub.com/doi/full/10.1177/1474704917690401?fbclid=IwAR2dyRRBEn5NAJFb_r7hax5xX09WitZ-NKbuI3kzi47_vk2i5BdOeHLzlmA

Publié dans féminisme, réfléxion

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article